|
Edouard de Woodstock,
en tant que fils aîné, est créé prince de Galles
en 1343. A 16 ans il participe à la bataille de Crécy où
son père vainc le roi de France Philippe de Valois. Un peu plus tard
il est au siège de Calais où sa mère intervient en
faveur des notables de la ville : les "bourgeois de Calais". Il
y sauve la vie de son père, menacée par un "commando"
français. |
|
En Gascogne, c'est une période de fléaux,
où les guerres, presque incessantes, jouent un rôle mineur
par rapport aux sécheresses, pluies diluviennes, hivers rigoureux.
Les famines se multiplient ; puis les épidémies de peste.
La plus importante : la Peste Noire, venue de la Méditerranée
orientale, tue environ la moitié de la population des villes et
des bourgs, parfois davantage à partir de l'été 1348.
C'est la fin du "monde plein" du siècle précédent.
|
Le conflit entre les
rois de France et d'Angleterre se cristallise autour du duché d'Aquitaine
et de Gascogne, qu'Edouard III a reçu en héritage, mais sous
la suzeraineté du roi de France. Après la défaite de
Crécy, celui-ci a confié le pouvoir (lieutenance générale)
dans le sud ouest au comte Jean I d'Armagnac en 1352. Jean place des garnisons
dans les villes et les châteaux qu'il contrôle, et en 1353 lance
des escarmouches contre les positions du roi-duc Edouard III en Rouergue,
Agenais et Quercy. |
|
|
|
Edouard confie à
son fils , le Prince Noir, son pouvoir en Aquitaine. Edouard de Woodstock
débarque à Bordeaux le 20 septembre 1355 pour "réorganiser
,
recouvrer ses domaines et ses droits".Il lance alors un raid d'intimidation,
destiner à terroriser les habitants. Son mot d'ordre est "brûler,
piller, détruire". Il assiège Nogaro, incendie Plaisance,
traverse Montesquiou, ravage tout le pays de Seissan à Samatan, franchit
la Garonne et continue jusqu'à Narbonne. Au retour il passe par Gimont,
franchit le Gers près de Fleurance et la Baïse près de
Condom, donne congé à ses troupes à Mézin avant
d'arriver à Bordeaux
|
|
Devant l'offensive
du roi de France Jean le Bon vers le Poitou, le Prince Noir lance un nouveau
raid , à partir de Bordeaux, vers le nord. Il rencontre l'armée
française près de Poitiers, la bat, malgré ses troupes
moins nombreuses, et fait prisonnier le roi Jean le Bon. (1356). |
De longs pourparlers
aboutissent au traité de Brétigny, en 1360. Le roi de France
renonce à la suzeraineté sur l'Aquitaine-Gascogne qui est
reconstituée en une principauté indépendante recouvrant
la plus grande partie des pays entre Loire et Pyrénées. Le
roi d'Angleterre renonce à ses prétentions au trône
de France. Cette double renonciation est conditionnée par la cession
réciproque de certaines places fortes que les Anglais tardent à
effectuer. |
|
 |
|
|
 |
 |
Chevauchée - 1356
|
Capture
de Jean le Bon
|
Principauté
du Prince Noir
|
Armagnac - blason
|
Foix - blason
|
|
|
De longs pourparlers
aboutissent au traité de Brétigny, en 1360. Le roi de France
renonce à la suzeraineté sur l'Aquitaine-Gascogne qui est
reconstituée en une principauté indépendante recouvrant
la plus grande partie des pays entre Loire et Pyrénées. Le
roi d'Angleterre renonce à ses prétentions au trône
de France. Cette double renonciation est conditionnée par la cession
réciproque de certaines places fortes que les Anglais tardent à
effectuer. |
|
La paix semble revenue
pour une population décimée par les pestes. Mais les querelles
entre grands seigneurs gascons se réveillent. Depuis 1290, succession
du vicomte de Béarn, un litige oppose le comte de Foix au comte d'Armagnac.
Depuis 1343, le comte de Foix est Gaston III qui se fait appeler Fébus,
étalant son faste et ses ambitions. Il veut casser l'essor du comte
d'Armagnac Jean I, soutenu par le roi de France, se met au service des Anglais,
et harcèle les terres de son adversaire. Une ligue de seigneurs gascons
se lève contre lui, mais il en est vainqueur à Launac, entre
Lectoure et Toulouse le 5 décembre 1362. Le comte d'Armagnac est
fait prisonnier et doit payer une énorme rançon. Ce n'est
qu'en 1379 que Gaston Fébus sera vaincu à Cazères sur
Adour et que le traité de Tarbes ramènera la paix entre les
deux familles. |
|
Après Poitiers, le prestige du Prince Noir est au plus haut.
Le roi de Castille Pierre le Cruel, détrôné
par son frère Henri, vient à Bordeaux lui demander
secours. Le Prince Noir traverse le Pyrénées, et grâce
à sa victoire de Navarette, près de Najera en 1367,
rend le trône de Burgos à Pierre le Cruel, qui le reperdra
peu après. Pour financer cette campagne, payer les Routiers
qu'il a enrôlés, il lève de nouveaux impôts
dans sa principauté d'Aquitaine.
Le comte d'Armagnac profite du mécontentement qui en résulte,
et avec d'autres seigneurs gascons, proteste sans succès
auprès d'Edouard III. Il en appelle alors au roi de France
à Paris. Charles V a succédé à Jean
le Bon. Après plusieurs mois de réflexion il cite
le Prince Noir devant le parlement de Paris.
|
|
|
|
Celui-ci répond
"je viendrai à Paris, mais le bacinet (casque) en tête
et avec soixante mille hommes". En Gascogne, le comte d'Armagnac attise
la révolte. Les garnisons anglaises sont chassées de Fleurance,
Vic Fezensac, Condom. Duguesclin prend de nombreuses places dans la vallée
de la Garonne (1372) puis en Bigorre (1377). |
|
|
|
|
 |
Le Louvre de Charles V
|
La peste noire
|
Gaston Phébus
|
Le Prince Noir
|
|
|
Mais le Prince Noir,
malade, incapable de résister, a préféré retourner
en Angleterre en janvier 1371. Il renonce à sa principauté
d'Aquitaine. Il va retrouver son père sénile et se heurte
à l'opposition de son frère Jean de Gand, duc de Lancastre.
|
Il meurt le 8 juin
1376, avant son père (22 juin 1377), et n'a donc jamais été
roi. C'est un enfant : son fils Richard II qui lui succède sous la
régence de Jean de Gand. Pourquoi a-t-il reçu ce surnom de
Prince Noir ? Il ne semble jamais avoir été appelé
ainsi de son vivant. C'est peut-être parce qu'il portait une armure
noire, ou bien à cause de sa cruauté et de la terreur qu'il
avait semée. Il fut brillant chef de guerre et fin stratège,
mais piètre organisateur et mauvais politique auprès de ses
vassaux. A sa mort, le roi d'Angleterre ne conservait de sa grande principauté
d'Aquitaine que Bordeaux et Bayonne
|
|